« Elle était souriante »


Cette chansonnette fut crée en 1908 par Edmond Bouchard dit « Dufleuve » (qui en était l’auteur) sur une mélodie de Georges Raôul. Ces deux artistes furent assez prolifiques dans ce genres de pièces qui étaient loin de se prendre au sérieux mais qui tout au contraire avaient pour but de distraire l’auditeur en le plongeant dans le monde de l’absurdité. Pour preuve les titres de quelques uns de ces … « pièces » du même style : « Ça vous fait quequ’chose », « Ah ! je l’attends, Vas-y mon pote », « Le Toké de Tokio », « T’occup’ pas des cancans », « Prends-moi mon coeur », « Ces Farceurs de médecins ! », « Le Pain K. K. », …
C’était l’époque des comiques troupiers, … mais je m’arrête car c’est un autre sujet et il y aurait tellement à dire sur « LA chanson » de cette époque.
Pour en revenir à notre « Elle était souriante », la mélodie est plus que simplette et servait adéquatement les voix des chanteurs de l’époque qui souvent étaient assez nasillardes. Cette chanson, à tiroirs, est une espèce de succession de coups de scie. Histoire d’une jeune femme enlevée par des Romanichels, qui subit à peu près tous les supplices imaginables le long des couplets, avant que son cadavre soit jeté en pâture aux poissons en plein milieu de l’océan ! Toutes ces mésaventures sont ponctuées par un refrain qui la retrouve le lendemain « souriante » et en pleine forme en train d’arroser légèrement ses « petites fleurs grimpantes »…
À l’origine, cette « oeuvre » comprenait 8 tiroirs couplets. En disque elle n’a jamais été donnée dans son intégralité (pour des raisons techniques mais aussi de lassitude).

PAROLES

Vous pourrez remarquer que le dernier couplet parle du « p’tit cachet d’piramidon »… Le Piramidon a existé. C’était un médicament qui soulageait de tous les maux que le chanson décrit d’une manière si outrée (coups, chutes, traumatismes…); en fait il me semble que ce produit soit une sorte d’aspirine, ou d’analgésique, dont la découverte récente méritait bien d’être célébrée en chanson ! Je ne peux m’empêcher de penser qu’aujourd’hui nous pourrions mentionner « Placement de produit » sur la partition ou toucher une prime en envoyant un instagram…
En illustration sonore, c’est un enregistrement de Montel datant de 1929. Et si vous êtes curieux, voici la plus ancienne version datant de 1908 par Paul Lack.

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